»-. Au milieu de la buanderie ou dans un coin de la grange, trônait le grand cuvier, sorte de haut et vaste baquet de bois cerclé comme un tonneau et muni d’un trou en bas de la paroi. On tapissait le fond de tuiles ou d’un os de 🐷. Par-dessus, une grosse toile de chanvre faisait filtre. Tu installais le linge sale, tout le blanc de ton trousseau de trois, six ou douze mois, avec en haut un drap étalé bien à plat. Près de là, sur un foyer, une grande marmite d’eau chauffait…/… Quand toute l’eau était ressortie, on la remettait à chauffer. Sur le linge qui fumait un peu et commençait à sentir fort, on…-. Plusieurs fois nous répulsions l’eau, la réchauffions, la recoulions. Et cela devenait une belle eau grise et trouble, douce et fumante, qui embaumait l’air.

Cela durait des heures, à transpirer, à respirer la vapeur humide. On s’arrêtait pour casser la graine, on remettait ça. Le secret du beau linge était dans la durée du coulage, dans la qualité de l’eau cendrée. Il fallait savoir faire. Et puis, quand on jugeait le moment venu, on sortait le linge ramolli et chaud, on le plaçait dans des baquets sur des brouettes et on partait le laver à la Saône, en choisissant des trous bien propres, où l’eau était limpide. Pas des mares, tu penses ! » Marie Chaix (Juliette, chemin des Cerisiers)
😊🐾
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C’était une aventure que de faire la lessive ! Joli tableau.
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J’y pense souvent quand je mets une lessive…
Joli étendage 🙂
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