». Ta grand-mère s’appelait Marie. Une femme simple et modeste. Menue, des cheveux gris bien coiffés en arrière, rangés dans un petit filet sur la nuque, elle portait de jolies 👗 de soie et des cols de dentelle de sa confection. À part cela, elle adorait et servait l’homme redoutable qui l’avait épousée très jeune, transformant la fille de paysans en bourgeoise de province. Elle ne s’y était jamais vraiment faite. C’est peut-être cela qui explique ses sautes d’humeur, les bizarreries de son caractère. Cette femme, vois-tu, tout admirative qu’elle était de son grand homme, avait été coupée de ses racines. Elle se donnait du mal pour être une dame, pour flatter l’orgueil de son époux qui attachait un grand prix aux apparences, mais elle s’usait à tenir ce rôle.

Si nous partagions des fous-rire avec elle dans la cuisine ou la lingerie, si elle aimait nous faire des potins, comme elle était différente, sourcils froncés, menton en avant, surveillant son langage, dès qu’il y avait du monde. Car ce monde-là devait bien faire la distinction entre l’autorité de la maîtresse de 🏠 et le tablier blanc de la bonne. Normal, cela. Je ne critique pas. Simplement, il faut en être avertie quand tu arrives dans une 🏡. Quelle que soit l’amitié qu’on te témoigne, n’oublie jamais que tu n’as qu’une place, c’est la cuisine, et qu’il te sera amèrement reproché de ne pas rester à cette place. Jugeote et discrétion. » Marie Chaix (Juliette, chemin des Cerisiers)
😊🐾
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Jolie histoire, belles couleurs sur ce tableau.
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❤️❤️
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