Je pose le décor, il s’agit d’une exposition de peinture à l’usage des artistes locaux, elle ressemble à toutes les autres, avec ses exposants en attente de public. Et son public, en attente de..? de quoi ? Bref, un de mes potes artistes, plus ennemi qu’ami sans doute, faisant le tour des grilles et cimaises, s’arrête devant mon installation. Je le connais depuis quinze ans, il n’apprécie pas plus mon style que je n’apprécie le sien… sauf que je reste coîte sur le sujet et garde pour moi mon opinion –. Ah, je reconnais bien là la ✋ de Christine. C’est affreux, ces portraits ! C’est mal peint, on ne devrait pas avoir le droit de montrer de telles horreurs !-. Merci mon Prince !
Pas de quoi se fâcher, même si vingt-cinq personnes, au moins, ont entendu l’apostrophe. Bien au contraire, je prends sur-le-champ l’affaire à la plaisanterie. – N’est-ce pas ? J’ai fait fort aujourd’hui, je me suis surpassée dans le manque de talent ! -. Mon gentil détracteur s’éloigne, quelques visiteurs, quelque peu interloqués je pense par la violence de la remarque, entament une réflexion en profondeur sur le laid et le beau. L’art ne doit-il refléter que le beau ? Et d’ailleurs, où commence le beau, et où finit le laid ? Faut-il brider la créativité au nom d’une notion, convenue d’avance, de ce qui se fait et ne se fait pas, etc… Et l’émotion, dans tout cela, la lueur d’humanité qui passe dans l’oeil, lequel est la fenêtre de l’âme ? Un des interlocuteurs s’intéresse même à ce tableau si laid, et s’enquiert discrètement des modalités d’achat (il mettra tout de même plusieurs jours à se décider). Merci, mon Prince !

Mon conseil. -. Les remarques aigre-douces, même si elles n’atteignent pas forcément le degré de sincérité que j’ai subi, ne sont pas rares, mais elles sont, en général, plus hypocrites. Mieux vaut avoir bon caractère, ou du moins affecter de les prendre avec humour. -. Tous comptes faits, ne vaut-il pas mieux des gens qui vous agressent, plutôt que de passer devant vos toiles sans les voir ? L’incongruité de la situation venant plutôt de la position de mon critiqueur, à savoir un confrère, que de l’affirmation, calmée haut et fort, de sa désapprobation… -. N’allez pas croire que mon confrère me déteste à titre personnel. Non, ce qu’il déteste, c’est ma conception de la peinture, qui entre en conflit avec son interprétation, plus classique et policée. Et, peut-être, moins »vendeuse ». En tous cas, moins affirmée.
Tableau vendu et on a droit en prime à cette belle histoire. Moi j’aime beaucoup ce tableau dont je ressens l’âme 😀
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Le fait qu’un tableau soit vendu ou pas ne prouve rien, ni en positif ni en négatif. Van Gogh n’a pas vendu une seule toile de son vivant (ou peut être seulement à son frère qui n’arrivait pas à les revendre).
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Tout est une question de point de vu, l’homme sur le tableau n’est pas beau, mais c’est quand même un beau portrait !
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😊👍🏼👍🏼👍🏼
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on croirait un ou une extraterrestre 😉 aux immenses yeux dans lesquels se reflètent la misère du monde …
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