À bicyclette

 »-. Quand elle est revenue au pays, Juliette avait des ailes. Enfourchant son vélo, elle parcourut sa campagne dont, depuis tant d’années, elle ne voyait que quatre semaines d’été. Elle filait sur l’asphalte, reconnaissait les 🌲, se souvenait des tas de cailloux du père Genard et regardait les enfants multicolores sortir de son 🏫 en piaillant. Au village, tout était bien léché, goudronné, ravalé, mais les 🏡, les bâtiments autour de la place étaient les mêmes, et le bassin avec sa fontaine toujours là. Les cloches carillonnaient la même chanson, le seul changement qu’elle regrettait vraiment, c’est la messe en français. -. Pendant qu’on égrenait ces mots latins, on avait l’impression, va savoir pourquoi, que les prières étaient plus efficaces-.

70x50cm  »Le vélocipède à fleurs »

Le long des saules, le long des prairies et des trous d’eau, elle pédalait en chantant, s’arrêtant quand de vieilles connaissances émergeaient d’une clôture ou d’un carré de 🍅. -. Te voilà donc revenue, Juliette !-. Eh oui, c’est bien moi et je ne m’en irai pas de sitôt-. Elle fit la tournée des cousines, des amies, de celles qui n’étaient pas mortes et se rappelaient sa mère. On essuyait une larme, on finissait son café et puis en route, le tour par les Genettes, là-bas, où les peupliers sont les plus hauts. Et surtout, qu’on se le dise, la Juliette était de retour. » Marie Chaix (Juliette chemin des Cerisiers)

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