»-. En avril, ne te découvre pas d’un fil. Tu connais la chanson, mais, dans ce temps-là, on n’est pas les seules à le dire, on se souvient bien que le printemps arrivait à Pâques. On sortait son chapeau de paille et ses chaussures neuves. Ce matin-là, Juliette part de la 🏡 le ❤️ léger, avec une fleur fraîche sur son chapeau. La rosée mouille le bout de son soulier, l’air sent la primevère et le nénuphar, les peupliers ne sont pas loin de faire frémir leurs feuilles en papier d’argent. Au loin, la brume se lève sur une Saône scintillante, il fait encore un peu frais, mais, tout à l’heure, en revenant de la messe, le ☀️ tiédira les joues à travers la paille du chapeau.

Pour le moment, Juliette a mal aux pieds. Chaque année, c’est la même histoire, quand on passe du sabot au soulier, et quel soulier ! Pendant le sermon, lasse de repérer les chapeaux neufs de ses voisines, Juliette glisse un regard plein de mélancolie sur les maudites chaussures achetées par Françoise entre Rameaux et Jeudi Saint, et soupire en songeant aux jolies bourgeoises qui arpentent les rues de la ville de leurs jambes gainées de bas fins, mon Dieu, ces bas couleur chair ! Hélas, pour les chaussures, Françoise ne les achetait qu’en solde, c’était bien assez bon, -pourvu que les pieds aillent dedans-. » Marie Chaix (Juliette, chemin des Cerisiers)
😊👠
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Joli chapeau sur ce tableau !
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