»-. Et tout à coup, sur tous les journaux, des lettres énormes, sur toute une page, des lettres comme je n’aurais pas cru qu’il en existe dans les imprimeries. PARIS LIBÉRÉ. C’était le matin de bonne heure, je revois le camion qui s’éloigne, tout dort dans le village, j’ai ces gros paquets de journaux mal ficelés qui répètent tous la même chose, et je m’assois sur le trottoir.
L’eau coule dans le caniveau entre mes jambes… c’est la Seine. Près de mon talon gauche, ce petit tas de terre, cette motte, c’est Montmartre, derrière, près de la brindille, c’est la rue de Clignancourt et là, juste à l’endroit où débute la mousse, c’est ma 🏡. La pancarte – Magasin juif- a disparu, elle ne reparaîtra plus, les volets vont être ouverts au-dessus du salon, les premiers vélos vont sortir, en bas il doit y avoir une rumeur qui monte déjà par-dessus les toits. Je suis déjà sur mes pieds, j’ai foncé dans l’escalier, me voilà dans ma chambre. Sous le lit, la musette est là et je sais que c’est la dernière fois que je la prends. J’aurai sans doute du mal à trouver un train, davantage encore à monter dedans, mais rien ne peut m’arrêter. Rien ne peut m’arrêter. » Joseph Joffo (Un sac de billes)

😊💙
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Un Paris plein de couleurs sur ce tableau.
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