»-. L’aprĂšs-midi, nous allions voir les đ du quai de la MĂ©gisserie, c’Ă©tait en mars, le mois lĂ©opard, le mois tapi, mais dĂ©jĂ , dans son âïž jaune, le rouge s’avivait un peu plus chaque jour. Du trottoir qui longe le fleuve, indiffĂ©rents aux bouquinistes qui n’allaient rien nous donner sans đ°, nous attendions le moment oĂč nous verrions apparaĂźtre les aquariums, tous les grands bocaux au âïž. Et, comme suspendus en l’air, des centaines de đ rose et noir, đŠ tranquille dans leur ciel rond. Une joie absurde nous prenait par la taille, et tu chantais en m’entraĂźnant pour traverser la rue, pour entrer dans le monde des đ suspendus en l’air.

On sort les aquariums, les grands bocaux, sur le trottoir, et lĂ , parmi les touristes, les enfants pleins de dĂ©sir et les dames qui collectionnent les đ exotiques, les aquariums reposent au âïž, leurs cubes, leurs sphĂšres d’eau que le âïž mĂȘle Ă l’air. Et les đŠ rose et noir tournent doucement dans un petit espace d’air, lents đŠ froids. Nous Ă©tions aussi prĂšs d’eux que notre amie la vendeuse de la deuxiĂšme boutique en venant du Pont-Neuf, celle qui t’avait dit. -. C’est l’eau froide qui les tue, c’est triste, l’eau froide… » Julio Cortazar ( Marelle)
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Des poissons trĂšs mignons sur ce tableau !
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