». J’ai vu tout de suite que ce cimetière n’était pas comme les autres. Pas comme celui de notre village par exemple, qui est situé derrière le 🎾, et d’où une ✋ invisible vous renvoie la balle chaque fois qu’elle passe par-dessus le mur. Celui-ci appartient déjà à l’autre monde par sa haute porte en demi-lune, la pente douce de ses verts paradis, la rocaille tortueuse de ses mausolées. Avant d’y pénétrer, on devine qu’on ne parviendra pas à épuiser le labyrinthe de ses allées, ni les prières et les promenades qu’elles suggèrent.

Parti d’un bon pas, je ne tardai point à m’égarer. La rigueur abstraite de ma feuille de route ne rendait pas compte du tout de la nature du terrain. J’aurais préféré qu’on m’eût indiqué Monsieur Amouroux derrière le quinconce, entre les colonnes étrusques, près de la grille tordue. Le premier poteau frontière que je rencontrai m’apprit que je venais de sauter sans transition de la soixante-treizième division à la cinquième. Dès lors, je perdis le fil du système, passant d’une circulaire dans une transversale, d’une transversale dans un chemin creux, pour m’enfoncer davantage, au plus profond d’un taillis chaotique de chapelles dentelées, de temples arides, de tumulus cubistes, de pagodes biscornues, de blockhaus funéraires et d’édicules votifs. » Antoine Blondin ( L’humeur vagabonde)
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😊💀
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Drôle de cimetière, belle couleur pour ce labyrinthe.
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