»-. D’ailleurs, dans la đ , il y avait un pullulement extraordinaire de mioches, des volĂ©es d’enfants qui dĂ©gringolaient les quatre escaliers Ă toutes les heures du jour, et s’abattaient sur le pavĂ© comme des bandes de moineaux criards et pillards. Madame Gaudron, Ă elle seule, en lĂąchait neuf, des blonds, des bruns, mal peignĂ©s, mal mouchĂ©s, avec des culottes jusqu’aux yeux, des bas tombĂ©s sur les souliers, des vestes fendues, montrant leur peau blanche sous la crasse. Une autre femme, une porteuse de đ, au cinquiĂšme, en lĂąchait sept. Il en sortait des tapĂ©es de toutes les chambres.

Et dans ce grouillement de vermines aux museaux roses, dĂ©barbouillĂ©s chaque fois qu’il pleuvait, on en voyait de grands, l’air ficelle, des gros, ventrus dĂ©jĂ comme des hommes, des petits, petits, Ă©chappĂ©s du berceau, mal d’aplomb encore, tout bĂȘtes, marchant Ă quatre pattes quand ils voulaient courir. Nana rĂ©gnait sur ce tas de crapauds. Elle faisait sa demoiselle J’ordonne avec des filles deux fois plus grandes qu’elle, et daignait seulement abandonner un peu de son pouvoir Ă Pauline et Ă Victor, des confidents intimes qui appuyaient ses volontĂ©s. Cette fichue gamine parlait sans cesse de jouer Ă la maman, dĂ©shabillait les plus petits pour les rhabiller, voulait visiter les autres partout, les tripotait, exerçait un despotisme fantasque de grande personne ayant du vice. C’Ă©tait, sous sa conduite, des jeux Ă se faire gifler. » Emile Zola (L’Assommoir)
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Joli portrait.
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