»-. Le métis européen, un plébéien, somme toute assez laid, a absolument besoin d’un travesti. L’histoire lui sert une garde-robe pleine de costumes divers. Il voit bien qu’aucun n’est absolument fait pour lui, il en change sans se lasser. Que l’on observe au dix-neuvième siècle cette alternance rapide des modes et des mascarades historiques, d’une part, et des moments de désespoir, de l’autre, où l’on s’aperçoit que rien ne nous va. Inutile d’arborer le costume romantique ou classique, ou chrétien ou florentin, ou baroque ou national. Rien ne nous habille plus.

Mais l’esprit, et surtout l’esprit historique, trouve son profit à ce désespoir même. On ne cesse d’essayer de nouveaux costumes archaïques ou exotiques, de les enfiler, de les ôter, de les remettre dans leurs cartons, et surtout de les étudier. Nous sommes le premier siècle érudit en matière de costumes, je veux dire en matière de morales, d’articles de loi, de goûts esthétiques et de religions. Nous sommes prêts, comme jamais siècle ne le fût, pour un roman de grand style, pour la gaité et l’exubérance d’un grand carnaval de l’esprit. Pour les cimes transcendentales de l’idiotie suprême. Et pour la raillerie aristophanesque qui bafoue l’univers. Peut-être découvrirons-nous là justement le domaine réservé à nos facultés inventives, celui où nous pourrions encore nous montrer originaux. Par exemple, en parodiant l’histoire universelle, en nous faisant les bouffons de Dieu. Peut-être, si rien de ce qui existe aujourd’hui n’a d’avenir, notre rire a-t-il encore un avenir. » Nietzsche (Par delà le Bien et le Mal)
😊👔👕👗
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Très joli er intéressant !
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Une philosophie du vêtement. Joli tableau.
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Bah il est tout petit ton dressing Christine mais pas autant que le mien 🙂
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superb
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