»-. En semaine, ces trains sont tristes. Il faut aller voir les banlieusards débarquer gare Saint-Lazare, à heures fixes, qui se rendent le matin à leur travail et qui reprennent le train du soir, mécontents et harassés.. Ils ne savent plus marcher, flâner, s’arrêter, respirer. Trop de hâte. Ils ne s’appartiennent plus. Et si un jour personne ne marchait plus ? Mais, réellement, si personne ne se rendait plus au travail, na ! pour de bon, les gens ayant fini par comprendre que c’est idiot, que dans ces conditions cela ne rime à rien, que ce n’est pas une vie, la vie, qu’est-ce qui arriverait ? Je me le suis souvent demandé.

Est-ce que les cheminots, eux-mêmes, armés de pics, de pioches et de pelles, ne foutraient pas toute cette bondieu de caillasse et toute cette satanée ferraille en l’air, pour aménager à la place, des petits jardinets ? Je serais assez porté à le croire quand j’admire avec émotion les minces planches de légumes qu’ils ont su se réserver, dans chaque coin où l’emméli-mêlo des voies le permettait, et en bordure des pires enchevêtrements de maçonnerie et de poutrelles faire pousser des fleurs entre ballast et charbon. Je connais des milliers de jardins de garde-barrières qui mériteraient d’être mentionnés et dignes de donner le nom d’un passage à niveau à une belle rose campagnarde. » Blaise Cendrars (La Banlieue de Paris)
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😊🌸
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Joli tableau, plein de petites fleurs !
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