»-. Lorsque L‘Assommoir a paru dans un journal, il a été attaqué avec une brutalité sans exemple, dénoncé, chargé de tous les crimes. Est-il bien nécessaire d’expliquer ici, en quelques lignes, mes intentions d’écrivain ? J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le monde empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes. C’est de la morale en action, simplement.



L’Assommoir est à coup sûr le plus chaste de mes 💷. Souvent j’ai dû toucher à des plaies autrement épouvantables. La forme seule a effaré. On s’est fâché contre les mots. Mon crime est d’avoir eu la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple. Ah, la forme, là est le grand crime ! Des dictionnaires de cette langue existent pourtant, des lettrés l’étudient et jouissent de sa verdeur, de l’imprévu et de la force de ses images. » Emile Zola ( Préface pour L’Assommoir)



Mon conseil. – Si, comme l’explique Zola, tout se décrit et s’écrit, quitte à choquer le bourgeois, pourquoi tout ne pourrait-il pas se PEINDRE ? Certes, le sordide, l’innommable, l’indicible, l’inhumain, ne perdront pas de leur sinistre acuité en les barbouillant de couleurs bariolées. D’ailleurs, a-t-on seulement le droit de broder sur des thèmes douleureux, de les rendre séduisants pour se mettre du baume au ❤️, pour soulager sa conscience ? Mais tout du moins, peut-on tenter de leur rendre leur dignité, à tous ces sujets qui traitent de la misère de nos frères humains …



Le texte de Zola est intéressant, il définit bien le travail de l’écrivain, beaux tableaux pour illustrer toutes les situations qui peuvent évoquer la tristesse.
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wonderful article
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😊👍🏼👍🏼
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