»-. René Caillé oublia tout, les années d’espoir et de désespoir, les dangers, les souffrances, la maladie, les vexations. Il était arrivé à Tombouctou et on l’y attendait. Assis selon la coutume sur l’arrière-train des bourricots, Caillé et son compagnon grimpèrent sur le plateau dominant le port. Un monde nouveau apparut. Marchant un amble rapide, les bourricots traversèrent une zone de dunes au sable jaune teinté de gris. Les épineux faisaient leur apparition, acacias, ombellifères aux longues épines, tamaris rabougris. Tout était brûlé, ocre, rouge, rocailleux. Ça et là des méharis entravés, leur bosse inexistante trahissant un long et pénible voyage, mâchaient les longues épines des tamaris. René Caillé retourna pour jouir encore de l’immensité verte du delta. Trop tard. Les dunes mortes de ce pays mort bouchaient désormais l’horizon.

Tombouctou était toujours invisible, et jamais étape aussi courte ne lui parut plus longue. Le ciel était d’un bleu impitoyable. La chaleur brûlante obligeait les voyageurs à rabattre sur leurs visages le chèche bleu ou blanc de leurs turbans déployés. Enfin, un amas de murs gris apparut au loin entre deux dunes. -. Tombouctou-, dit l’esclave. Tombouctou, la ville mystérieuse aux sept portes d’or, était devant René Caillé. Il était parti de Kakondy le 19 avril 1827. On était le 20 avril 1820. Il talonna sa monture, qui partit au grand galop. » Roger Frison-Roche ( L’esclave de Dieu)
😊🏜
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Belles couleurs sur ce tableau.
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Nice post
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