Fuir !

 »-. Ne pas perdre de temps !- . Elle prêta l’oreille, tout était rentré dans le silence, et le seul bruit sourd qu’elle entendit encore était le battement de son ❤️. D’une ✋ ferme, elle fit jouer la clé. Le palier n’était éclairé que par le reflet sanglant du poêle, demeuré ouvert. L’escalier s’enfonçait, tout à fait obscur, à droite. Mais elle n’avait pas besoin de voir pour connaître son chemin. Tenant d’une seule ✋ sa valise qui, bourrée trop vite, pendait vers l’avant, et le ☂️ dont dans sa hâte elle s’était embarrassée, elle tâtonna, de la ✋ gauche, pour saisir la rampe. Elle connaissait chaque marche, elle savait qu’au tournant la pierre était usée, que le dernier palier était glissant.

Elle arriva dans le vestibule du bas, s’orienta. Le courant d’air qui filtrait par la porte mal jointe la guida. Elle s’avança, heurta le vantail, posa son bagage. Les deux bras étendus, elle tâta le bois, trouva la lourde serrure. Fermée !-. Où pouvait-on bien avoir rangé la clé ?-. Elle ne le savait pas, elle resta un instant inquiète et découragée. Il fallait fuir. C’était la seule pensée vraiment consciente qui fût en elle. Le sentiment d’une menace indéfinissable, mais grave, l’avait poussée à prendre, presque sans se donner le temps de réfléchir, cette décision qui engageait sa vie. Quitter le 🏰 de Barterand, se risquer, seule, sans parents, sans appuis, à vingt ans, si elle avait envisagé avec calme cette solution, peut-être l’eût-elle rejetée. Mais il ne s’agissait ni de raisonner, ni de discuter. » Daniel-Rops (Mort, où est ta victoire)