»-. Dans un crĂ©puscule du soir, je revenais vite vers la đ . ScandalisĂ©, une fois encore, par les drapeaux nazis, par les flĂšches indicatrices dont les inscriptions mĂȘlaient toponymes bretons et sigles allemands… Et puis j’ai ralenti. Je ne voulais pas dĂ©passer les matelots de la Kriegsmarine qui marchaient devant moi.

-. Le moyen de dĂ©tester ces gens, ces gars-. Trois marins. De petite taille. A leurs bĂ©rets les rubans puĂ©rils s’accrochaient par-derriĂšre. Et la culture musicale germanique dĂ©ambulait avec eux dans une saoulerie bien maĂźtrisĂ©e. Bras dessus, bras dessous, ils avançaient en tirant des bords, mais, lentement et juste, ils chantaient les trois voix d’une dĂ©chirante mĂ©lodie. Ne connaissant pas l’allemand, je ne pouvais distinguer les paroles. Cela Ă©tait sans importance, de science trĂšs sĂ»re je savais qu’ils chantaient le mal de vivre et le mal d’aimer, la douleur du dĂ©part et de l’adieu…- Nous Ă©tions deux, nous Ă©tions trois. Nous Ă©tions trois marins de Kiel. Perdus dans Brest un soir de guerre. A la veille du grand plongeon. Pensant Ă Hilda et Ă Greta.- » Henri Queffellec (Les enfants de la mer)
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Belle histoire et beau tableau
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