»-. Le soir tombait sur Sélinonte. La saison commençait à peine, j’étais seul. Dans les ruines de la cité fabuleuse, qui tirait son nom du persil sauvage (selinon en grec), je n’entendais que le bruit de mes pas et l’écho monotone du ressac sur la grève. J’avais mis deux heures en voiture pour venir de Ségeste. C’était la haine de Ségeste qui avait détruit Sélinonte. Contre Sélinonte, fédérée avec Syracuse et avec Agrigente, Ségeste avait ameuté les Athéniens d’abord, puis les Carthaginois. Malgré ses énormes murailles, malgré ses richesses, malgré l’aide de ses dieux auxquels elle avait élevé les temples qui la font survivre encore, Sélinonte assiégée fut vaincue, et détruite.

Ségeste triomphait. Elle allait durer cinq cents ans. Et puis les Vandales et les Sarrazins allaient la détruire à son tour. Ainsi naissent et meurent les empires, Ségeste contre Sélinonte, Rome contre Carthage, les Normands contre l’Islam, l’Amérique contre Hitler. D’une centaine de kilomètres à quelques dizaines de milliers, la conquête, la révolte, la bataille s’enflaient jusqu’aux limites de la terre. Demain, peut-être, ce serait la guerre des mondes. » Jean d’Ormesson (Saveur du temps)
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J’ai immédiatement pensé au film La Guerre des Mondes avec Tom Cruise.
Comme quoi, chacun ses références / 😉
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😊🐾
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Belle histoire et beau tableau.
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