»-. Le Vieux a un long soupir, comme s’il venait de suivre ma pensée. -. Et c’est pourquoi je quitte de moins en moins mon cher orgue placé à mi-ciel. Déjà, il m’est presque impossible de descendre l’escalier. Je finirai là, doigts liés à mon clavier, jouant un air comme celui-ci pour m’échapper de la prison de Dieu-. Il se penche, caresse deux ou trois notes, d’autres encore. Les crucifix tressaillent. La pierre, frappée et flétrie, chancelle. Le bois se meut. L’espace prend forme solide. Alors je ressens une angoissante présence et je crois entendre de furieux battements d’ailes. Mais je ne vois rien, alors que je me sens au milieu de monstres fluides auprès desquels la cohorte des personnages de Jérôme Bosch ne serait qu’une figuration de second plan.

Des frissons me font vaciller et je crois voir s’éteindre la lueur rouge du Saint Sacrement. Entendre fuir, épouvantées, les statues de bois et de pierre de l’église, à présent antichambre de l’enfer. Lorsque le Vieux, sans doute pris de pitié pour moi, s’arrête enfin, je suis en transes. -. Revenez. Revenez quand vous en sentirez le besoin, la 🏠 de Dieu est la source du réconfort, de l’apaisement…-. Et il a soudain un rire en crécelle qui m’oblige à me signer, malgré moi. -… De l’apaisement, du réconfort quel qu’il soit. Dieu offre tant de moyens pour aider les malheureux. De bons, mais aussi de mauvais moyens. Et il arrive parfois que les mauvais soient plus puissants, plus attirants, plus efficaces que les bons...- » Claude Seignolle (Histoires vénéneuses)
Etrange histoire, belles couleur sur ce tableau.
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