Le cri de guerre en bande dessinée

 »-. C’est l’heure où Aurore se lève de son lit et s’en va porter la lumière aux Immortels comme aux humains. Zeus aussitôt dépêche Lutte vers les fines nefs, l’affreuse Lutte, un signe de guerre à la ✋.

Et la voici qui s’arrête sur la nef d’Ulysse, la nef noire aux flancs profonds, qui tient le milieu de la ligne et permet à la voix de porter des deux côtés, aussi bien jusqu’aux barques d’Ajax, fils de Télamon, que jusqu’à celles d’Achille, puisqu’ils ont tous les deux tiré leurs bonnes nefs aux deux bouts de la ligne, s’assurant dans leur vaillance et la vigueur de leur bras.

La déesse s’arrête donc là, pousse un cri puissant, terrible, aux accents suraigus. Et, au ❤️ de chaque Achéen, elle fait se lever une force infinie pour batayer et guerroyer sans trêve. Et à tous aussitôt la bataille devient plus douce que le retour sur ses nefs creuses vers les rives de sa patrie.

…/… Chaque héros donne alors l’ordre à son cocher de retenir son char en bon ordre sur place, en avant du fossé. Eux-mêmes, en fantassins, armés de pied en cap, passent vivement. Et c’est une clameur sans fin qui s’élève vers l’aurore. Bien avant les meneurs de chars, ils sont là, rangés devant le fossé. Les meneurs de chars suivent à peu de distance. Et le fils de Chronos soulève alors un féroce tumulte, en même temps que, du haut de l’éther, il fait pleuvoir une rosée sanglante.

…/… Ainsi que des moissonneurs qui, face les uns les autres, vont, en suivant leur ligne, à travers leur champ, soit de froment ou d’orge, d’un heureux de ce monde, et font tomber dru les javelles. Ainsi Troyens et Achéens, se ruant les uns sur les autres, cherchent à se massacrer, sans qu’aucun des deux partis songe à la hideuse déroute. La mêlée tient les deux fronts en équilibre. Ils chargent comme des 🐺.

…/… Mais Zeus n’a souci d’eux. Il s’est mis à l’écart, et, assis loin des autres, dans l’orgueil de sa gloire, il contemple à la fois la cité des Troyens et les nefs achéennes, et l’éclair du bronze, les hommes qui tuent, les hommes qui meurent. » Homère (L’Iliade)