Mon cahier des charges est simple, un ou plusieurs đČ clairsemĂ©s, un dĂ©gradĂ© de bleus mĂątinĂ©s de rose, un titre comportant le mot »Hiver » pour planter le dĂ©cor, le tout devant se situer dans une sĂ©rie de petits tableaux. Facile Ă concevoir, on l’aura compris, grĂące Ă un tracĂ© simplissime et une ambiance ouatĂ©e. Plus subtil Ă exĂ©cuter, car, je le dis et le redis Ă mes Ă©lĂšves (qui ne le croient qu’aprĂšs l’avoir eux-mĂȘmes expĂ©rimentĂ©), le plus facile Ă concevoir est certainement le plus difficile Ă exĂ©cuter.
La sobriĂ©tĂ© ne s’appuie pas sur grand chose. Elle ne pardonne rien, ni l’erreur technique qui se repĂšre illico, ni le mauvais choix de couleurs que rien ne vient contrebalancer. Aucun trait de âïž marquant, aucune composition brillamment construite. L’artiste est seul devant sa toile, Ă orner coĂ»te que coĂ»te de quelques coups de pinceau. La difficultĂ© se trouve dans ce dĂ©nuement matĂ©riel, qui n’affiche que peu de tubes de couleurs Ă dispatcher dans un environnement dĂ©nudĂ©. Mais j’insisterai surtout sur la solitude de l’artiste, qui touche alors du doigt comme il est compliquĂ© d’aller Ă l’essentiel.

Mon conseil. – . Beau challenge, n’est-ce pas, qui en appelle au minimalisme ? Je conseille toutefois de commencer par le figuratif, pour que l’apprenti-peintre ait un point d’appui. Puis on augmente les dimensions du support, pour se donner confiance. Ensuite, on trace moins, on simplifie, on tend vers l’abstraction. En quatriĂšme Ă©tape (sachant que celle-ci est non seulement facultative mais hĂ©las ! rĂ©servĂ©e Ă un tout petit nombre d’Ă©lus), on accroche ses toiles aux cimaises des musĂ©es… -. En Ă©tape complĂ©mentaire, et celle-ci s’adresse Ă tout un chacun-chacune, il reste Ă tester l’humour, et l’auto-dĂ©rision… car on peut tout rater, c’est gratuit, et sans limite…
Un tableau original qui donne une belle image de l’hiver.
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