»-. Cependant, une dernière tentative de restauration fut proposée vers 1910 par un jeune artiste parisien qui, passant, tomba amoureux de notre héroïne méprisée. Il obtint de tenter la chance de résurrection et, mieux que tout autre, gratta jusqu’à l’intime soupçon, le plâtre ennemi, observant quelle pouvait être la raison de ce pourrissement. Cela fait, il gâcha un fin plâtre qu’il appliqua couche après couche, le tassant à mesure afin qu’il ne restât pas la plus petite bulle, oeuf d’air capable d’éclore une traître fermentation, et il laissa sécher à devenir pierre.

Ce garçon avait une grande conscience. Il repensa intensément le visage de la Vierge au martyre, et, peu à peu, l’aima à l’égal et à l’image de son amour terrestre. Cette jeune fille de Paris, restée là-bas, retenue par la bienheureuse docilité des fiancées d’alors, patientes à la loi d’attente qui mettait parfois sept années de chasteté de lèvres entre le premier baiser, d’accordailles, et le second, de 💒. Notre artiste ne vit bientôt plus ses deux amours qu’en un seul corps et, son génie, exalté par ce mélange de profane et de sacré, conduisit aisément sa ✋ à accomplir un chef-d’œuvre. Il tira de sa palette une peinture d’allégresse d’où renaquirent les traits de sa bien-aimée, nul doute semblables à ceux qui étaient naturels à la Vierge puisque, les contemplant, l’émotion l’étreignit à l’incliner de larmes. C’était Elles… à y croire. » Claude Seignolle (Histoires vénéneuses)
Une belle histoire, beau tableau.
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