»-. Certaines arrière-boutiques revirent peu à peu leurs réunions du soir, et c’est ainsi que nous allons pouvoir assister »à la camomille » de Mademoiselle Barescat, qui était servie le mercredi et le samedi, à domicile, quand les neuf coups de l’heure avaient sonné à Saint Louis en l’Ile. Ce ne fut pas sa plus brillante »camomille’‘. Il n’y vint que trois personnes pour y faire honneur, mais l’événement qui s’y produisit, par son importance immédiate et par ses conséquences incalculables, en fit certainement une »camomille » historique.

Monsieur Birouste, le voisin immédiat de Mademoiselle Barescat et qui, justement, en sa qualité d’herboriste, lui procurait sa camomille à prix réduit, se présenta le premier. Il fut bientôt suivi de Madame Camus, la loueuse de chaises, une protégée du marguillier, un personnage d’importance. Mais, ce soir-là, le principal ornement de cette petite réunion fut, sans contredit, Madame Langlois elle-même. Madame Langlois, quoique femme de ménage, n’était point la première venue, elle avait eu une situation. Après avoir été demoiselle de magasin, elle s’était mariée et avait dirigé une petite entreprise de mode. Où elle avait promptement fait faillite, fort honnêtement du reste, et elle travaillait depuis la mort de son mari comme une mercenaire, mais »le front haut », pour désintéresser ses principaux créanciers et retrouver son bonheur perdu. Elle était restée volontairement dans le quartier qui avait vu sa déconfiture, pour qu’il assistât à ses efforts de 🐜 et, s’il plaisait à Dieu, à son triomphe !’‘ Gaston Leroux ( La poupée sanglante)
Un tableau amusant !
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