La récente chronique de Joséphine (Nervures et Entailles), en plusieurs épisodes s’il-vous-plait sur le douloureux sujet de la Folie à travers les âges et le regard que nous lui portons, m’a fait réfléchir. Et m’incite à témoigner. L’atelier du Jeudi accueille une élève qui souffre de troubles bipolaires graves, fort heureusement intégrés par elle et soignés du mieux possible. Bref, notre amie F. aime PEINDRE et installe son chevalet à côté du mien. Il faut dire que je lui consacre beaucoup de temps, sa tête certes lui appartient mais je l’encourage, la conseille, la guide. Ma ✋ vient souvent en appui de la sienne, pour expérimenter une technique, conforter une mise en peinture, ou tout simplement tracer, là où et quand elle se montre hésitante. Quant au ❤️, le sien, le mien … on n’obtient rien si l’on ne met pas un peu de ❤️ à l’ouvrage.

Donc, installée parmi nous, appréciée, adoptée avec ses hauts et ses bacs, F. peint, papote, participe, elle est même fort assidue lors de nos rendez-vous hebdomadaires, et de bonne compagnie. Mais elle n’est pas autonome. Elle guette mes réactions, mon regard, mon opinion, ce qui me donne la lourde responsabilité de développer sa fibre artistique sans la voir systématiquement m’imiter. Ses tableaux sont un peu (beaucoup trop) les miens. Alors, je la bouscule un peu, pas trop, elle n’en perd pas le sourire… Que faire ? J’ai certes opté pour la solution de facilité, à savoir l’aider de mon mieux même si ce mieux est au détriment de sa propre expression. Qui peu savoir ce qui est le mieux pour toi, pour moi, pour lui, pour elle ?

Mon conseil. -. Les structures associatives ont le droit, et surtout le devoir, d’accueillir toute personne y compris en situation de handicap psychiatrique, sous réserve que ledit souci de santé soit gérable pour et par l’ensemble du groupe. -. Ne pas multiplier ce genre d’expérience, c’est aussi la volonté, et la certitude, de me consacrer à mes autres adhérents qui ont, eux aussi, droit à mon attention et mes conseils. -. Je décide, de mon propre chef, en qualité d’animatrice, d’accueillir telle ou telle personne, me basant sur ma capacité personnelle à intégrer une charge de travail, ou d’émotion, supplémentaire. Et je m’y tiens…-. Mon implication, toutefois, s’arrête à la porte de L’Atelier du jeudi, je réfute toute intervention dans ma vie privée. C’est le seul moyen d’être libre dans mes choix.

Un article intéressant, belle série de portraits façon Picasso.
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