»-. Combien de rescapés avons-nous interrogé ?-. Une cinquantaine, et j’ai lu l’histoire de trois cents d’entre eux-. Et elles sont toutes différentes ?-. Oui. Mais il y a certains points communs. Tous ceux qui s’en sont sortis vivants ont perdu vingt, trente membres de leur famille dans les camps. Ils ont dû leur salut à leur intelligence, mais aussi à un coup de chance inespéré au bon moment, et même quatre ou cinq pour certains. Ce genre de chance entraîne la culpabilité-. Mon père est mort, mes frères aussi, mais je m’en suis tiré parce que j’ai eu de la chance. C’est ce que tu veux dire ?-

Oui, je n’ai pas rencontré un seul rescapé que la culpabilité ne rongeait pas. Pourquoi moi, qui ne valait pas mieux que les autres. Pourquoi ai-je survécu ? Pourquoi suis-je vivant ? Ils se sentent coupables d’être en vie. -. Combien de membres de sa famille Natacha a-t-elle perdu ?-. Tous. Pas seulement sa mère, son père et son frère, mais des oncles, des cousins… Son sentiment de culpabilité est d’autant plus intense qu’elle haïssait son père avant la guerre. C’était un professeur éminent. Respecté de la communauté juive, un homme froid et sévère. Il n’a jamais levé la ✋ sur elle, mais il l’effrayait. » Léon Uris (Les 🦁 de Mitla)
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Beau tableau.
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