»-. Mais ce n’est qu’un automate ! Dans le genre, on a déjà fait des chefs-d’œuvre. Si nous laissons de côté l’Antiquité et des fables que nul n’a contrôlées, nous arrivons, avec le dix-huitième siècle, aux premiers automates réellement authentiques… Descartes avait construit un automate auquel il avait donné la figure d’une jeune fille, et qu’il appelait sa fille Francine. Dans un voyage sur mer, le capitaine eût la curiosité d’ouvrir la caisse dans laquelle Francine était enfermée. Mais, surpris du mouvement de cette machine qui remuait comme si elle avait été animée, il la jeta par-dessus bord, craignant que ce ne fût un instrument de magie..

Rivarol rapporte, dans les notes de son Discours de l’université de la langue française, que l’abbé Michal construisit deux têtes d’airain qui prononçaient nettement des phrases entières. Le gouvernement n’ayant pas voulu les lui acheter, le malheureux artiste, criblé de dettes, les brisa et mourut dans l’indigence. Nous avons eu ensuite les trois automates dus au génie de Vaucanson, qui en publia une description sommaire en 1738, et qui excitèrent au plus haut point l’admiration publique. C’étaient un joueur de flûte, un joueur de tambourin, et un 🦆 artificiel. Je n’entrerai point dans le détail du mouvement intérieur qui faisait agir ces poupées de grandeur nature, par l’intermédiaire de ressorts d’acier, de petites chaînes et de renvois, de soupapes et de leviers, merveilles qui furent soumises à ces messieurs de l’Académie des sciences. Qui ne purent que s’incliner devant le génie de l’inventeur. » Gaston Leroux (La poupée sanglante)
Belle histoire ! Un portrait amusant.
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