»-. C’est aussi à ce moment-là que j’ai eu la chance extraordinaire de côtoyer Jacques Prévert. Pour moi, écrire, c’est vivre. Écrire fait naître. Quand je dis que je n’écris jamais avec des idées, mais que j’écris avec des mots, cela je l’ai appris de Jacques Prévert. Il savait le langage, le débrider, le laisser cavaler. Il savait libérer le langage. Pour écrire, j’ai besoin de mots. Je cherche le mot qui me saute dans le regard, et ce mot-là, il m’ouvre un chemin, il m’ouvre une route. J’ai besoin de mots pour vivre.

Si je n’avais pas eu l’écriture, il y a des moments de ma vie où je me serais peut-être suicidé. Quand c’était trop dur, quand on se trouvait devant trop d’impasses, de désespérances. L’écriture m’a mis la tête hors de l’eau. Elle m’a tenu debout. Pour moi, l’appel à écrire est un appel à vivre. Un appel à croire. Le jour où je ne pourrai plus écrire, pour moi ce sera vraiment la mort. En tout cas, la vie appelle, et elle n’appelle pas à la répétition. Chaque jour est nouveau, la vie invite toujours à la création. Jusqu’au bout de notre vie, nous devons être des créateurs. » Jean Debruynne (Rencontres)
Belle éloge de l’écriture, beau tableau
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