»-. Nos magistrats ont bien connu ce mystĂšre. Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s’emmaillotent en đ fourrĂ©s, les palais oĂč ils jugent, les fleurs de lys, tout cet appareil auguste Ă©tait fort nĂ©cessaire. Et si les mĂ©decins n’avaient des soutanes et des mules, et que les docteurs n’eussent de bonnets carrĂ©s et des đ trop amples de quatre parties, jamais ils n’auraient dupĂ© le monde, qui ne peut rĂ©sister Ă cette apparence si authentique. S’ils avaient la vĂ©ritable justice, et si les medecins avaient le vrai art de guĂ©rir, ils n’auraient que faire de bonnets carrĂ©s. La majestĂ© de ces sciences serait assez vĂ©nĂ©rable d’elle-mĂȘme.

Mais n’ayant que des sciences imaginaires, il faut qu’ils prennent ces vains instruments, qui frappent l’imagination, Ă laquelle ils ont affaire. Et, par lĂ , en effet, ils attirent le respect. Seuls les gens de guerre ne se sont pas dĂ©guisĂ©s de la sorte, parce qu’en effet leur part est plus essentielle. Ils s’Ă©tablissent par la force, les autres par grimace. C’est ainsi que nos rois n’ont pas recherchĂ© ces dĂ©guisements. Ils ne se sont pas masquĂ©s d’habits extraordinaires pour paraĂźtre tels, mais ils sont accompagnĂ©s de gardes, de hallebardes. Ces troupes armĂ©es, qui n’ont de â et de force que pour eux, les đș et đ„ qui marchent au-devant et ces lĂ©gions qui les environnent font trembler les plus fermes. Ils n’ont pas l’habit seulement, ils ont la force. » Blaise Pascal (PensĂ©es)
Nice picture
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Un constat sans appel ! Joli tableau.
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