»-. Vous vous rappelez cette histoire ? C’est le đ· de la GenĂšse, au dĂ©but de la Bible. Le vieil Abraham doit ĂȘtre centenaire, et sa femme doit bien en avoir Ă peu prĂšs autant. Leur drame Ă tous les deux, c’est qu’ils n’ont jamais pu avoir d’enfant, et vous comprendrez bien que maintenant, Ă leur Ăąge, ce n’est plus l’heure d’en rĂȘver. Ils ne peuvent plus prĂ©tendre tous les deux qu’Ă avoir des regrets, et vivre avec. C’est pourtant Ă ce moment-lĂ que trois messagers viennent, en plein midi, annoncer Ă Abraham que, d’ici Ă un an, sa femme Sara aura un fils. Vous pensez bien, quand on est centenaire !

Sara, qui Ă©coutait derriĂšre la porte, et qui a tout entendu, Ă©clate de rire. On a tout de suite conclu que Sara n’avait pas la foi, parce que la foi est trop sĂ©rieuse pour qu’on puisse en rire ! Certains ont vu dans ce rire de Sara une sorte de sacrilĂšge, et on a eu vite fait de condamner ce rire de vieille femme. La foi ne plaisante pas, et on ne plaisante pas avec la foi. Dites-moi un peu pourquoi Dieu n’aurait pas le droit de rire, et de nous faire rire ? Sara l’a bien compris, puisque, elle, la centenaire, a choisi d’appeler son fils Isaac. Mot Ă mot, le rire de Dieu. Mais, qu’est-ce que les ChrĂ©tiens ont fait de ce rire de Dieu ? OĂč donc ont-ils Ă©tĂ© le cacher ? » Jean Debruynne (Rencontres)
Une belle histoire, belles couleurs sur ce tableau
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