». La lune pleurnichait. -. Personne ne sait comme je travaille. MĂȘme les enfants pensent que je ne sers Ă rien. Regarde leurs dessins, j’ai toujours droit au petit coin des feuilles, sur la droite, presque hors du cadre-. La đ Ă©coutait attentivement. -. Moi aussi, on me voit toujours en train de dormir. On dit que le jour se lĂšve, et que la đ tombe, comme si je tombais dans un trou. Mais c’est faux ! Sans moi, on s’Ă©puiserait Ă courir Ă longueur de journĂ©e, sans s’arrĂȘter une seconde-. Moi, je suis championne pour faire pousser les fleurs, les graines, mais aussi les enfants ! Je les protĂšge et je les berce, c’est pendant leur sommeil qu’ils grandissent-. C’est vrai, rien ne s’arrĂȘte pendant la đ. Mais tout continue tout bas, en sourdine. Le sang qui circule dans les veines, les fleurs qui continuent Ă respirer, les đŠ qui battent des ailes-.

–. Pourquoi donc les enfants rouspĂštent-ils au moment d’aller au lit ? Comme c’est vexant ! Parfois, je les entends dire, non, pas au lit, je dĂ©teste aller me coucher ! Dans ces cas-lĂ , mon â€ïž est prĂȘt Ă exploser, je me sens si triste que j’ai envie d’entrer dans un grand trou noir, et de ne jamais en sortir, mais je ne le fais pas. Que diraient les enfants si, un jour, ils ne voyaient pas la đ apparaĂźtre ?-. La đ se tut, et la đ se tut aussi. Le silence envahit le ciel. » Sophie Carquain (Petites histoires pour devenir grand)
Belle histoire, joli tableau.
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