»-. Il fallait avoir l’esprit tordu pour voir en L’Amant de Lady Chatterley un đ· Ă©rotique. Ce roman est un requiem pour une nature blessĂ©e. L’Angleterre aux paisibles bocages, aux bois pleins de mĂ©moire, agonise sous les yeux de Constance. Le dĂ©veloppement minier ravage la terre britannique. Les cheminĂ©es se dressent dans des ciels maculĂ©s. Les puits d’exploitation Ă©ventrent les bocages. L’air est empuanti, la brique s’obscurcit, mĂȘme le visage des hommes se durcit. Le pays se prostitue Ă l’industrie, et une nouvelle race d’hommes d’affaires-techniciens glose de sujets socio-politiques abstraits. Et spĂ©cule sur la technique. C’est l’agonie d’un monde. L’Angleterre industrielle efface l’Angleterre agricole.

Constance sent une sĂšve monter dans sa chair. Elle comprend que le progrĂšs enlĂšve la substance du monde. L’auteur Lawrence met dans la bouche de la jeune femme de prophĂ©tiques paroles sur l’enlaidissement des paysages, l’abrutissement des esprits, la tragĂ©die d’un peuple -qui perd sa vitalitĂ©, donc sa virilitĂ©-, dans les cadences mĂ©caniques. L’amour primitif et paĂŻen s’Ă©panouit chez Lady Chatterley en mĂȘme temps qu’elle assiste au naufrage des Ăąmes modernes, siphonĂ©es par une sinistre Ă©nergie. Et Constance, transpirante de dĂ©sir, souffrant de la Passion de la Terre, hurle sous les ramures de la forĂȘt cette question de tragĂ©dienne. Mais dĂ©jĂ le fracas des machines couvre son cri. – Qu’est-ce que l’homme a fait de l’homme ?- » Sylvain Tesson (Dans les forĂȘts de SibĂ©rie)
Beau tableau, original.
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