»-. Si tu restais, Pavlouchka ? Voilà que je me fais vieille. C’est dur pour moi de vivre seule. Ayez donc des enfants ! À peine grandis, ils s’en vont, chacun de son côté. Qu’est-ce donc qui t’attire, à la ville ? Une petite caille aux cheveux coupés ? C’est que personne ne me dit rien, à moi, la vieille. S’il m’arrive de vous voir, toi et ton frère, c’est quand on vous a estropiés !- disait doucement la mère, en rangeant dans un sac bien propre les modestes effets de son fils. -. Non, maman, il n’y a pas de petite caille qui tienne. Sais-tu bien que les 🐦 se cherchent une compagne de même espèce ?

Vois-tu maman, je me suis juré de ne pas penser aux jeunes filles tant que nous n’en aurons pas fini avec les bourgeois, dans le monde entier. Ce sera long, dis-tu ? Non, maman, les bourgeois ne tiendront pas longtemps… Il y aura une république pour tous les hommes. Et vous, les petites vieilles et les petits vieux, qui avez travaillé toute votre vie, on vous installera en Italie, un pays chaud, entouré de mers. Là-bas, maman, il n’y a jamais d’hiver. Vous logerez dans les palais des bourgeois et vous chaufferez vos os au bon ☀️. Nous, on ira achever les bourgeois en Amérique. -. Non, mon petit, je ne vivrai pas assez longtemps pour voir se réaliser ton conte de fées…-‘‘ Nikolai Ostroviski (Et l’acier fut trempé…)
« Achever les bourgeois en Amérique »… un conte de fées à la russe.
J’aimeAimé par 1 personne
Sombre histoire, mais tableau lumineux.
J’aimeAimé par 1 personne
Ping : Un conte de fées à la sauce bolchevique — L’atelier peinture de Christine – TYT
Peut-être que ces gens veulent rester bourgeois, ils ne veulent pas du bolchevisme.
J’aimeAimé par 1 personne