»-. Transi de froid malgrĂ© le đ„ qui craquetait devant ses jambes, Yves Le Goff ne parvenait pas Ă maĂźtriser les frissons qui le secouaient. D’une â tremblante, toute dĂ©formĂ©e par l’arthrite et aux doigts gonflĂ©s par les engelures, il posa une autre bĂ»chette dans le foyer et tendit ses paumes vers les flammes. MĂȘme s’il risquait de manquer de bois pour charger le đ„ pendant la đ, il fallait au moins que le brasier devienne plus important qu’il ne l’Ă©tait pour l’instant. Yves Le Goff devait absolument se rĂ©chauffer pour que son corps Ă©merge enfin du pernicieux engourdissement qui Ă©tait en train de le paralyser. Faute de quoi, il le savait d’expĂ©rience, il ne servirait Ă rien de se mettre au lit pour y chercher quelques heures de sommeil et d’oubli, le froid serait le plus fort et le tiendrait Ă©veillĂ© et toujours aussi grelottant.

Il soupira, se frictionna les â. DĂ©jĂ , le đ„ faiblissait car les bĂ»ches de saule ne tenaient guĂšre Ă la flamme. -. Allons, que ça me plaise ou non, il faut que j’aille jusqu’Ă la remise-. Il savait que le froid allait le surprendre, mais il fut malgrĂ© tout saisi dĂšs qu’il ouvrit la porte. Dehors, une đ Ă©clatante illuminait comme en plein jour la campagne enneigĂ©e et, non loin, vers la forĂȘt, quelques đș affamĂ©s hurlaient au ciel, en de longs et sinistres sanglots. Il sortit, avança dans la neige craquante, il faisait encore plus froid qu’il ne l’avait redoutĂ©. Le gel le foudroya au milieu du jardin. Bras en croix, il chuta dans la neige. » Claude Michelet (Histoires des paysans de France)
Sombre histoire de froid ! Joli tableau.
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