»-. Mon milieu d’origine n’était pas raciste. Bordeaux est certes une ville conservatrice, à vocation antisémite. Mais, en dépit de l’importante société juive qui, depuis la mère de Montaigne, y jouit d’une certaine considération, ce n’était pas un problème qui se posait à Bordeaux, où l’on avait assez à faire entre catholiques et protestants… Un jour à Bordeaux, pendant la guerre, j’ai vu s’avancer vers moi une vieille dame que je connaissais. Nous étions sur la place Gambetta. Elle marchait à petits pas et, comme il pleuvait, elle dissimulait de la ✋ qui tenait le ☔ quelque chose que je n’ai fait que deviner, et qui était l’🌟 jaune. Je n’avais jamais éprouvé auparavant un tel sentiment d’horreur, et de honte. L’étoile, on en avait entendu parler, mais cela arrivait chez nous !

Deux ans plus tard, j’étais en Allemagne. Nous sommes, un ami et moi, dans une jeep piquée aux Américains. Et non loin de Salzbourg, nous nous sommes trouvés tout d’un coup nez à nez avec un train arrêté dans la campagne, enraciné, les portes entrouvertes. Un train-cimetière, chargé d’agonisants en pyjamas rayés. Ils étaient peut-être deux ou trois cents, hâvres, squelettiques. Leurs gardes avaient fui. Ils étaient libres… Seconde révélation d’un type d’horreur absolue. » Jean Lacouture (Un sang d’encre)
Bonjour, on aurait pu croire qu’avec le temps , tous ses problèmes de racistes seraient eux enterrés, bien profonds, mais il n’en est rien hélas. Bon après-midi MTH
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Tristes souvenirs, beau tableau.
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