»-. Sinistre Suisse ! Berne est ennuyeux comme le dimanche d’un boutiquier. Tous les soirs, j’entends siffler le train qui m’a amenée ici. Je songe à mon débarquement dans une gare pluvieuse. À tout hasard, le personnel du chemin décret et les policiers ont porté leur ✋ au képi. Suis-je encore la comtesse de Lansfeld ? Les évènements aidant, n’étais-je pas toujours la future reine de Bavière ? Étais-je une grande dame bannie, ou une aventurière en fuite ? Ils hésitaient. À l’hôtel, ils ne m’ont appelée Madame la comtesse qu’après avoir vu briller mes bijoux.

Après tout, je n’étais pas la seule à courir les routes. Le roi Louis-Philippe aussi. La fuite est à la mode, ces temps-ci. J’ai espéré. Accroché à son petit trône, Louis m’envoyait des lettres timides. Depuis ce matin, c’est fini, il me maudit et il abdique. Décidément, les gens intelligents sont ridicules. Sa lettre est un chef-d’œuvre du genre. -. Puissè-je ne t’avoir jamais vue, toi pour qui j’aurais donné la dernière goutte de mon sang-. Son sang ! Un jour, alors que je m’amusais à lui manucurer les ✋, je l’ai égratigné. Il ne s’est pas évanoui, mais tout juste ! » Cecil Saint-Laurent Lola Montes)
Une belle histoire, joli petit train.
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