»-. Une đ du mois d’aoĂ»t, alors qu’elle Ă©tait couchĂ©e et ne pouvait dormir, elle Ă©coutait deux crapauds chanter goutte Ă goutte au vieux mur sous les fougĂšres. C’Ă©tait đ de grande đ, une đ sereine comme de l’argent poli. Sa coulĂ©e luisante entrait de biais dans sa chambre. Au-dehors, on voyait des cimes d’đČ et les bosses bleues des collines. Les crapauds, soudainement, cessĂšrent tous deux de flĂ»ter. Un caillou dĂ©roula du mur. Anne-Marie ne put se tenir de se lever. Elle s’approcha de la fenĂȘtre en restant dans l’ombre.

CollĂ©e au chambranle, elle regardait le portail, le gros tilleul, la terrasse. Un peu plus bas, une tĂȘte se montra Ă la crĂȘte de la muraille. Puis l’homme se hissa sur les poignets et sauta Ă terre sans aucun bruit. Sous le sureau du bout de l’allĂ©e, il arrangea le mouchoir sombre qui entourait sa tĂȘte et, cela fait, contre le tronc de l’đČ, ne bougea plus ni pied ni â. Il tournait seulement un peu le visage pour examiner le đ°, mais aussi curieusement que s’il voulait l’acheter. Ă coup sĂ»r, il venait pour Anne-Marie et il savait oĂč elle logeait, puisque c’Ă©tait cette fenĂȘtre qu’il semblait regarder toujours. Eh bien, le â€ïž d’Anne-Marie lui battait moins qu’elle n’eut pensĂ© si on lui eĂ»t, la veille, annoncĂ© une telle visite. La curiositĂ© la mordait trop fort. » Henri Pourrat (Gaspard des montagnes)
Nice post
JâaimeAimĂ© par 1 personne
Une histoire un peu mystérieuse ! Joli portrait.
JâaimeAimĂ© par 1 personne