»-. Chaque pays a bien son monde. Pendant la grande Révolution, des troupes de malfaisants coururent le pays. Pour couvrir leurs brigandages, ils portaient la ganse blanche au chapeau, et disaient qu’ils étaient pour le Roy… Ils auraient été pour le 😈 s’ils avaient cru par là se faire une pistole de plus. Et le pays en fut-il jamais complètement désengeancé ? De ces hommes, quelques-uns, margandiers, ferlambiers, faux-sauniers, avaient leurs quartiers en des auberges dont les hôtes ne valaient pas mieux qu’eux. En un besoin, ils se terraient dans les bois comme des 🐺, dans les rochers comme des blaireaux.

Mais la plupart n’étaient que brigands d’occasion, porte-balle, petits marchands de fil et d’almanachs, vendeurs de complaintes, traîne-besace, de tous ceux qui roulent sur les routes et couchent dans les meules de foin. Ceux-là, passant de ferme en ferme, se trouvaient au courant des nouvelles et à même de préparer des coups. Enfin, des malheureux sans un liard, sans une motte de terre. Du mauvais monde, on en ferait une danse plus grande que du bon. Mais, allez parler de moralité à qui a les boyaux vides devant la hûche à 🍞 vide ! » Henri Pourrat (Gaspard des montagnes)
Une histoire bien racontée, beau portrait.
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