»-. Ce fut le lendemain de la foire qu’on reçut une lettre de Mademoiselle Pécaut. Celle-ci mandait que trois jeunes personnes, parmi lesquelles les deux cousines, venaient de s’échapper du pensionnat. On savait seulement qu’elles partaient se rendre ermites en se retirant dans les bois. Que l’idée fut de Pauline, ou d’une autre, depuis longtemps elles rêvaient d’un ermitage. On chercherait quelque endroit enfoncé dans la 🗻, on y construirait une loge de branchages, comme dans la Vie des Saints. Et on y vibrerait entre un 🍞 rond et une cruche, s’acquérant des mérites par le jeûne et la pénitence. Dès les premiers rais du ☀️, sortir pieds nus, et aller tout en prières chercher de l’eau à la cascade qui fume au flanc de roche. Dans sa bruine, l’arc-en-ciel flamboie doucement. Il fera beau. L’air est si vif…

Le temps, par bonheur, restait beau. Hortense, Pauline et l’autre s’étaient bâti un abri de mottes gazonnées à la façon de ceux des sabotiers dans les bois. Elles vivaient de 🍞 bis, de châtaignes, d’oseille sauvage. Un jour, elles firent cuire des morilles sur une lame de pierre… Bien sûr, elles auraient tout donné pour une écuelle bien chaude de soupe au lard. Mais il n’y a rien de plus têtu qu’un Auvergnat, si ce n’est une Auvergnate. Finalement, un homme du village de Paillat conta qu’une petite était venue acheter du 🍞. Le lendemain, avant midi, les trois ermites étaient retrouvées. Qu’on se félicita, bientôt, d’avoir retrouvé ces petites ! On ne savait ce qui se mitonnait sourdement. On préféra donc voir les cousines retourner au grand couvent… » Henri Pourrat (Gaspard des montagnes)
Une drôle d’aventure ! Jolis tipi.
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