»-. Bonjour, vous avez des papiers ?-. J’aime la nuance. J’ai une sale tête, ce n’est pas un délit, désolé ! Nous sommes louches, tous les deux ? Rien n’interdit de voyager avec un âne, ou tout autre animal. Alors ? Suspect, c’est l’étiquette qui me va bien. Chaulnes est une petite ville qui s’étend, interminable, le long de sa rue principale. Sur la pelouse d’un pavillon devant lequel nous passons, Ramire plante le nez dans un massif de jonquilles en fleur. Il respire une bonne bouffée, redresse la tête et soupire, l’oeil vaguement songeur.

J’ai eu très peur qu’il ne croque cette herbe de fleurs fraîches. Mais non, c’est avec un âne poète que je voyage… Quelques 🏡 plus loin, une dame m’interroge à notre passage devant chez elle. -. Vous vendez quoi ?-. Décidément, l’étiquette de colporteur est trop collante pour m’en débarrasser facilement. -. Je ne vends rien, je voyage.-. Tenez-. Dans sa ✋, de l’argent. Elle veut à tout prix m’acheter quelque chose. Comme je ne fais pas commerce, elle me le donne. Je refuse, j’ai de quoi nous nourrir. -. Prenez, c’est pour l’âne, il n’y a qu’avec les animaux qu’on ait des satisfactions-. Mais au fait, l’argent, c’est à moi qu’elle l’a confié. Pas à Ramire… » Guy Duffroy (Voyage avec mon âne sur les chemins de Compostelle)
Une belle histoire, Un portrait original d’un âne !
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