»-. Mais tu verras, alors mon ouvrage sera beaucoup plus complet que le leur, et mieux Ă©crit surtout. Moi, je veux que tout soit dit, et bien dit, sur ce que doit ĂȘtre une vraie ferme moderne et de rapport. D’abord, je parlerai de la đĄ. Je la veux confortable, bien aĂ©rĂ©e, bien Ă©clairĂ©e, bien chauffĂ©e. J’entends celle des maĂźtres, naturellement. Les manĆuvres et autres besogneux n’ont pas besoin de confort, cela les rendrait encore plus paresseux qu’ils ne le sont ! Et puis quel plaisir Ă aller travailler au-dehors s’ils sont trop bien chez eux… Et cesse de tordre le nez quand je dis ça, dans son immense sagesse, Dieu a créé des maĂźtres et des serviteurs, il importe donc que les maĂźtres emploient ceux-ci autant qu’ils doivent l’ĂȘtre ! Et tu sais que j’ai raison !

Dans ce đ·, je veux aussi traiter de tout ce qui touche Ă la vigne et au vin, au cidre et, bien entendu, Ă la đș. N’oublie jamais que c’est moi qui ai introduit en France ce houblon que les Anglais voulaient garder pour eux seuls ! Je parlerai aussi du bĂ©tail, des pĂąturages, naturels et artificiels, de toutes les cĂ©rĂ©ales, du jardin qui doit ĂȘtre aussi chargĂ© en lĂ©gumes divers qu’en fleurs, pour le rĂ©gal de l’oeil. Je n’oublierai pas la basse-cour, ni le verger. Et, naturellement, je traiterai du mĂ»rier et du ver Ă soie, tu sais tout le bien que je pense de son Ă©levage. » Claude Michelet (Histoires des paysans de France)
Histoire intéressante, beau tableau.
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