»-. Il fallait trouver un toit de bauge où s’abriter, et quelque chose à payer à la patronne alors qu’on n’avait pas d’argent. Il fallait acheter le 🍞 quotidien, et quelque chose à la cantine. Il fallait trouver du travail. Il y avait bien certaines veuves, nanties de 🏡 de pisé, de potagers et même de 🐄, qui n’auraient pas repugné à prendre pour mari un relégué solitaire. Mais il lui semblait prématuré de se vendre à une femme, il croyait sentir que sa vie, loin d’être finie, ne faisait que commencer. Dans les camps, s’ils calculaient combien d’hommes manquaient au monde libre, les prisonniers se persuadaient que, sitôt débarrassés de leurs gardiens, ils »tomberaient » la première femme venue. Tellement il leur semblait évident que les femmes devaient errer comme des âmes solitaires en sanglotant après les hommes, unique objet de leurs pensées.

Pourtant, dans les cités, il y avait une multitude d’enfants. Les femmes avaient l’allure de gens dont la vie est remplie. Et ni les abandonnées ni les filles ne voulaient faire ça »comme ça ». Il leur fallait le mariage, l’honorabilité, la petite 🏡 ayant pignon sur rue. À Ouch-Terek, les mœurs dataient du siècle dernier. Et voilà que, débarrassé de ses gardes, Oleg continuait à vivre sans femme, comme il l’avait fait des années durant derrière les barbelés. » Alexandre Soljenitsyne (Le Pavillon des cancéreux)
S’installer dans la vie n’est pas facile ! très mignons ces poissons.
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