»-. Le Roy mourut le dimanche après l’octave de la Toussaint. Jésus-Christ en ait l’âme, car bon chrétien était et avait toujours été de grande sainteté et de grande pureté de corps tant qu’il fut en vie. Car on ne trouve pas qu’il eût jamais affaire à femme hors celle qu’il prit en mariage-. L’armée magnifique qui s’était ébranlée six mois plus tôt s’était muée en cortège funèbre, et ce cortège ne s’alourdissait pas seulement de la dépouille du Roy. Une pesante atmosphère l’assombrissait, rancunes, calomnies, racontars, qui semblait embrumer de façon sinistre cette route automnale.

On murmurait que le Roy était mort empoisonné. Un mauvais vin lui aurait été servi. Par qui ? Par son ennemi, Thibault de Champagne, qui avait déserté si honteusement ses rangs. Les vides que la maladie avait creusés autour du Roy accréditait ces légendes. Simples légendes pourtant, car il n’est point besoin d’avoir recours à du vin empoisonné pour expliquer les maladies causées par le manque d’hygiène et les épidémies latentes dans toute armée. Comme Thibault de Champagne avait quitté le siège dans la première quinzaine d’août, il était difficile de lui imputer un geste criminel dont l’effet eût été si tardif. Mais sa défection, qui ressemblait à une trahison, avait vivement frappé les esprits… » Régine Pernoud (La reine blanche)
Il a rejoint ses amis saints.
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Une histoire de l’Histoire bien racontée, joli poisson !
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