»-. Élevé par son père dans le culte de la République, Jules n’aurait jamais dû, en toute logique, sympathiser avec Frédéric. Nullement parce que celui-ci était simple métayer, Jules en connaissait qui étaient tout aussi évolués, sinon plus que beaucoup de bourgeois, et de toute façon, plus agréables à fréquenter ! De plus, Frédéric Blériot, vu sa condition d’origine -il avouait sans honte que ni son père ni sa mère ne savaient lire- avait le grand mérite d’avoir tiré le maximum, quarante ans plus tôt, de l’enseignement que s’astreignait à donner aux quelques galopins de la commune, contre quelques 🐔 ou douzaines d’oeufs, le curé de sa paroisse natale. -. Grâce à ce saint homme, je sais lire. Écrire. Compter. Et je sais même que certains, au moment des comptes et des établissements de contrats, me reprochent aussi de savoir réfléchir-.

Aussi avait-il eu à ❤️ de veiller à ce que son fils aîné et ses trois filles reçoivent à leur tour une instruction qu’il jugeait indispensable. Cela lui avait coûté vingt-cinq francs par an et par enfant, tarif demandé par le maître d’école de Saint- Priest, mais il ne le regrettait pas. Ce n’était donc pas du tout sa condition, ni sa culture, qui aurait pu l’éloigner de Jules, nouveau régisseur. En revanche, son bonapartisme et sa religion, affichés l’un et l’autre sans ostentation mais néanmoins avec fermeté, auraient dû le brouiller à jamais avec Jules. Pourtant, ils avaient vite sympathisé. » Claude Michelet (Histoires des paysans de France)
De l’importance de l’instruction !
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