»-. Elle quitta sa mère au début des années trente. Elle n’alla pas loin. Elle descendit seulement à Saint-Sulpice et prit le train en direction de Limoges. Là-bas, elle trouva mille petits boulots. Puis elle se stabilisa dans un emploi de bonne à tout faire. Ses employeurs étaient de grands bourgeois qui habitaient près du jardin d’Orsay. Les Duvernay étaient une famille très soudée, ces catholiques n’étaient pas du genre à étaler leur fortune. Lui était avocat, avec Andrée, il entretenait des relations conviviales. Celle-ci n’avait jamais connu un tel bonheur, elle sortait peu. Se contentant d’accompagner les Duvernay à différentes fêtes patronales.

Jeune fille sage, elle n’oubliait jamais d’envoyer quelque 💰 à sa mère. Elle lui écrivait souvent. Deux fois l’an, elle retournait au village. La mère Fontan la trouvait bien changée, au contact de ses patrons elle avait pris des habitudes. Au milieu de cette vieille masure campagnarde, on la sentait un brin perdue. Elle était devenue une fille de la ville. Maintenant, elle avait des manières de s’exprimer avec des mots nouveaux que sa mère ne comprenait pas. Un monde séparait les deux femmes. Andrée vivait avec son temps. De son côté, Anne Fontan était restée une paysanne totalement étrangère à la modernité. Depuis toujours, elle avait épousé la lande. Alors, elle observait sa fille avec étonnement. » Pierre Retier (Marie des Landes)
Joli portrait pour illustrer cette histoire
J’aimeAimé par 1 personne