»-. Ces endroits auraient dû être préservés, déclarés d’utilité publique… Tous, quand ils entraient au Bar de la Marine, à La Boule Rouge, au Tango, à La Coupole, au Balajo, à La Java, au Tahiti, au Bal Nègre, au Mikado et autres lieux, se débarassaient durant une heure ou deux de leurs soucis. Ils avaient l’impression, au son de l’accordéon ou du 🎻, que leur pauvre vie, si monotone, si banale, allait être transformée.

Le temps d’un tango chanté par un mauvais émule de Carlos Gardel, ils se voyaient dans la pampa ou dans les bas quartiers de Buenos Aires, reine de la prairie ou roi du tango. La valse grisante transformait la midinette en une jeune Viennoise emportée par un bel officier. La rumba évoquait de beaux garçons bruns aux hanches étroites et vigoureuses, moulées dans des pantalons prometteurs, et de jolies filles si lascives qu’un simple geste suffisait à les faire s’allonger sur le sable plus doux qu’un lit. La java rendait le petit employé de banque aussi hargneux et brutal qu’un voyou qui serait sorti d’un roman, et l’employée des postes devenait une gigolette à qui on ne la faisait pas. Ah, qui dira les ravages de La Java Bleue dans les bals du samedi soir ? Le temps d’un paso doble, la grosse Germaine devenait Andalouse, et le petit Riri avait des grâces de torero. » Régine Desforges (Lili ou Le thé dansant) –P S. En hommage à Régine Desforges, écrivain, reine des folles 🌃 parisiennes, décédée il y a quelques jours à peine…
Nice post
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La chanteuse Régine et l’écrivaine Régine Desforges sont deux personnes différentes–qui n’ont en commun que leur prénom.
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Le pouvoir de la danse ! UN portrait original de danseurs !
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