»-. La réceptionniste, une paysanne venue à l’hôtellerie, conduisit l’arrivant dans une chambre au premier étage. Elle crut flatteur pour son établissement de préciser qu’il s’agissait de la meilleure et de la plus historique des chambres de l’auberge. Le docteur Samuel Johnson n’y avait passé une 🌃, en 1773, lors de son voyage en Ecosse et aux Hébrides. Son biographe l’accompagnait, il avait dormi dans la chambre voisine. Le voyageur estima aussitôt que les seules additions faites au local depuis le dix-huitième siècle devaient être un lavabo, dissimulé derrière un paravent, et l’électricité.

Un peu plus tard, apportant la valise et les fusils de l’invité de son maître, le chauffeur pronostiqua pour le lendemain -un temps idéal qui fera lever la grouse-. C’était une manière de consolation. Le voyageur tira de sa valise sa trousse de toilette et son pyjama. Le matelas lui parut aussi dur qu’il pouvait le souhaiter. Dans une auberge écossaise, le dîner est vite expédié. La soirée s’annonçait donc longue, lorsqu’il se retrouva dans le salon, devant un 🔥 de bois crépitant, un verre de vieux whisky à portée de main ✋. Il s’empara de The Scotman et du Edimbourg Evening Current posés sur un guéridon. Il pensait rester seul au salon, comme il l’avait été à la salle à manger… quand…. » Maurice Denuzière (Sacrée Barbara)
Une auberge un peu mystérieuse, beau portrait.
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