»-. Notre personnage perdit le contrôle des affaires, et s’enferma pour ne plus réapparaître. On le soupçonna d’avoir précipité le décès de son épouse, et les deux familles devinrent ennemies pour toujours. Les choses se degradèrent petit à petit. Les murs de la grande 🏡 étaient fissurés, les 🌲 de la cour moururent d’abandon, la mère vécut cette déchéance comme une vengeance du ciel pour avoir détourné la volonté de Dieu, elle sombra dans un mutisme et une folie tranquille. Les filles restées à la 🏡 dilapidèrent l’argent de l’héritage, et cherchaient à nuire d’une façon ou d’une autre à leur frère caché. Mais ce frère était hors d’atteinte.

Invisible, il continuait malgré tout de régner. La 🌃, on entendait ses pas, mais personne ne le voyait. Portes et fenêtres étaient fermées sur un mystère pesant. Il avait pris l’habitude d’accrocher à l’entrée une ardoise d’écolier sur laquelle il écrivait, à la craie blanche, un verset du Coran ou une prière. À qui s’adressait-il ainsi ? La servante Malika ne savait pas lire. Ses sœurs n’osaient jamais monter jusqu’à sa chambre. Mais chaque jour ou presque avait sa pensée, sa couleur, sa musique. Au jour où notre histoire est arrivée, voici ce que contenait l’ardoise. – Que dit la 🌃 ? Retourne à ta demeure !- Un autre jour, ce verset. – Nous appartenons à Dieu, et à lui nous retournerons-. Et il a ajouté, en petits caractères. – Si je le veux-. Hérésie ! Hérésie ! » Tahar Ben Jelloum ( L’enfant de sable)
« Il »…ou plutôt.. »iel » comme on dirait aujourd’hui. Ce qui m’évoque le prénom d.un ange et il fallait bien être un ange pour survivre à tant de violence patriarcale.
Superbe l’illustration !
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Un sombre personnage ! Tableau lumineux.
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Je lis justement ce livre de Tahar Ben Jalloum. Bel adon. J’aime votre toile.
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