»-. Les lettres, mon fils, sont un secours du ciel. Ce sont des rayons de cette sagesse qui gouverne l’univers, que l’homme, inspirĂ© par un art cĂ©leste, a appris Ă fixer sur terre. Semblables aux rayons du âïž, elles Ă©clairent, elles rĂ©jouissent, elles Ă©chauffent, c’est un đ„ divin. Comme le đ„, elles approprient toute la nature Ă notre usage. Par elles, nous rĂ©unissons autour de nous les choses. Les lieux, les hommes et les temps. Ce sont elles qui nous rappellent aux rĂšgles de la vie humaine. Elles rĂ©priment les vices, elles excitent les vertus par les exemples augustes des gens de bien qu’elles cĂ©lĂšbrent, et dont elles nous prĂ©sentent les images toujours honorĂ©es.

Ce sont des filles du ciel qui descendent sur la terre pour charmer les maux du genre humain. Les grands Ă©crivains qu’elles inspirent ont toujours participĂ©, dans les temps les plus difficiles Ă supporter Ă toute sociĂ©tĂ©, les temps de barbarie et ceux de dĂ©pravation. Mon fils, les lettres ont consolĂ© une infinitĂ© d’hommes plus malheureux que vous. XĂ©nophon, exilĂ© de sa patrie aprĂšs y avoir ramenĂ© dix mille Grecs, Scipion l’Africain, lassĂ© des calomnies des Romains, Lucullus de leurs bringues, Catinat de l’ingratitude de sa cour. Lisez donc, mon fils, les sages qui ont Ă©crit avant nous sont des voyageurs qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s dans les sentiers de l’infortune, qui nous rendent la â. Un bon livre est un bon ami. » Bernardin de Saint-Pierre (Paul et Virginie)
Un bel éloge de la lecture, jolie bibliothÚque.
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