»-. Les terrasses de marbre aux balustrades brisées étaient défoncées, et envahies d’herbes jaunies. Le jardin qui avait dû être autrefois admirablement dessiné était retourné à la sauvagerie. Entre les troncs noirs des 🌲 pendaient des lianes grisonnants et des buissons parasites avaient fermé les allées. Le palais de bois avait dû être peint à l’origine en vert pâle, mais les intempéries avaient délavé le badigeon qui s’écaillait.

Nous avons découvert une petite porte branlante par laquelle nous nous sommes faufilés à l’intérieur. Il y faisait terriblement froid et sombre car tous les volets étaient fermés. Plus encore qu’à l’extérieur, je fus saisie par la tristesse de ce lieu livré à la décomposition du temps, à la voracité des insectes. Les tentures pendaient lamentablement, déchiquetées, les tapis moisis avaient perdu leurs teintes et les cristaux des lustres leur éclat. Le salon principal, au premier étage, avait dû être ravissant. Selim s’est acharné sur les volets gonflés par l’humidité, alors le pâle ☀️ d’hiver a coulé dans la pièce. -. Reste ici, je vais chercher du bois-. Je me suis accoudée à la fenêtre, par-delà la végétation sombre et dense, les terrasses éventrées, je découvrais le Bosphore baignant dans une lumière gris et or, jusqu’à la rive européenne, étagée de parcs déserts. » Michel de Grèce (La 🌃 du Sérail)
Belles couleurs sur ce tableau.
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