»-. OĂč la race Ă©lue intervient ? Je vais te raconter une parabole. Il fut un temps oĂč le produit le plus parfait de la crĂ©ation Ă©tait les đ. Ils nageaient Ă travers les mers, et, sauf quand ils Ă©taient, par accident, mangĂ©s par un đ plus gros, ils Ă©taient parfaitement heureux. Puis vint un temps oĂč une force inconnue poussa certains đ Ă aborder sur les plages et Ă devenir amphibies. Ce fut terrible, pour ceux qui se lancĂšrent dans cette aventure. Au lieu de flotter gracieusement entre deux eaux, il leur fallait ramper et se tortiller pĂ©niblement sur le ventre Ă travers les marais et la fange, et happer l’air avec des efforts pitoyables au moyen d’un organe imparfait créé Ă cet effet. Ces nouvelles crĂ©atures, laides et maladroites, eurent besoin d’un temps infini avant d’apprĂ©cier les compensations de leurs souffrances et de leur avilissement, le âïž, les sons et les formes, la copulation, les rochers chauds et les vents frais-.

–C’est tout ? Quel rapport avec les Juifs ? Les amphibies se sont-ils fait circoncire ?-. Tu ne comprends pas ? Les Arabes sont les đ. Ils sont heureux, ils ont des traditions, ils sont beaux, ils se suffisent Ă eux-mĂȘmes. ComparĂ©s Ă eux, nous sommes de vilains amphibies. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Anglais les prĂ©fĂšrent Ă nous. Elle n’est pas politique, cette prĂ©fĂ©rence, elle exprime leur nostalgie du Paradis perdu, une sorte de weekend Ă©ternel, et leur haine exĂ©crable du train de Londres de 8h35. Car nous sommes la force qui pousse les đ vers la terre sĂšche, nous sommes le jouet nerveux de l’Ă©volution.- » Arthur Koestler (La Tour d’Ezra)
Une vision du monde un peu étrange ! Beaux poissons.
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