»-. Jeanne d’Urfé m’accueillit avec des transports que je jugeai outrés. Elle avait reçu sur moi des renseignements propres à exciter son inlassable curiosité. Je serais un des Grands Sages, magicien hors pair, cabalistique et chimiste incomparable, un guérisseur appartenant à la lignée des fameux sorciers de Moyen-Âge. Je pris le parti d’en rire. -. Quelle est votre opinion sur l’élixir d’immortalité ? Beaucoup prétendent que vous, comme votre valet, avez plus de cinq cents ans. Vous pouvez tout me confier, car je suis plus génie que femme, prête moi-même à franchir la frontière de l’immortalité -.
Je la quittai plein d’étonnement. Jeanne, comme tant d’autres, nourrissait le fol espoir de dominer la mort qui, représentant pour l’ Occident un échec, une disgrâce, une injustice, terrorisait ou nourrissait d’absurdes fantasmagories. Les convictions que j’avais acquises en Inde puis au Tibet ne s’expliquaient pas comme un raisonnement mathématiques. Je savais avoir déjà connu plusieurs morts, autant d’étapes sur un cheminement vers la paix et la fusion avec le Tout, explications finales de la lente progression de toute matière. -. Mais enfin, êtes -vous réellement immortel ?-. Sans nul doute, Madame-. Elle eut un petit cri de surprise. Divergences d’interprétation comme mésententes sentimentales reposent souvent sur une absurdité. » Catherine Hermary-Vieille (L’initié)
L'atelier peinture de Christine 
Un personnage mystérieux ! Belles couleurs sur ce tableau.
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