-. Vous ne sentez rien ? Il y a du poison dans votre verre. De l’aconite. Si je ne me suis pas trompée dans les doses, il devrait déjà avoir agi sur vous. -. Ce n’est pas vrai, vous êtes folle, ou quoi ?-. La chaleur. J’avais chaud. Atrocement chaud… Je me suis appuyé sur l’accoudoir du canapé, me suis redressé avec infiniment de peine. -. Vous êtes en train de mourir, prenez-en conscience. Dix minutes, un quart d’heure, et vous ne serez plus qu’un cadavre. Je vous ai empoisonné, mais pour tout le monde cela apparaîtra comme un suicide. Si vous ne mourez pas avant, vous aurez probablement encore l’occasion d’ouvrir votre armoire à pharmacie et vous y découvrirez un petit flacon bleu… Je l’ai moi-même placé là tout à l’heure, il contient de la teinture d’aconite-.

Mes oreilles ont sifflé. Soudain, je n’ai plus rien entendu. Est-ce que Jeanne venait de se taire ? La douleur hurlait en moi, enfantait des milliers, des milliards de picotements. J’ai franchi la porte donnant sur le palier et je me suis cramponné à la rampe pour descendre les marches. L’affreuse sensation de tourbillonner parmi les ténèbres, dans un espace de plus en plus petit, de plus en plus accablant, où se tordaient des larves. Une foule de créatures immondes, abominables… Dans un ultime sursaut, j’ai gagné mon atelier et c’est là, étendu les bras en croix sur mes toiles déchiquetées, que j’ai su que je ne bougerai plus jamais. » Jean-Baptiste Baronian (Faux tableaux)
Une histoire inquiétante ! Joli tableau, belles couleurs.
J’aimeAimé par 2 personnes